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Le poids des images


En France, à compter du 1er octobre 2017, les photographies à usage commercial devront obligatoirement porter la mention "photographie retouchée" lorsque l'apparence corporelle des mannequins aura été modifiée par un logiciel de traitement d'image, pour affiner ou épaissir leur silhouette.

Ci dessous, dans une publicité pour une marque de maillot la photo originale fut largement retouchée. Le mannequin australien Meaghan Kausman a alors dénoncé ces retouches en publiant sur son compte Instagam, la photo originale : "They had drastically altered my body, thinning out my stomach and thighs in an attempt to box me in to the cultural ideal of beauty,”

Plus récemment c'est Claudia Cardinale qui était "amincie" pour l'affiche du dernier festival de Cannes. Dommage que la loi n'aie pas aussi prévu la possibilité d'accéder à la photographie originale !

L'image du corps véhiculée par ces modèles prône un idéal de beauté irréaliste et donc inaccessible, mais qui impacte fortement le ressenti des femmes, nombreuses à se considérer comme n'étant "pas assez minces" alors qu'elles sont à leur poids d'équilibre, les plus jeunes étant les plus fragiles. On constate que plus les jeunes filles regardent ces images , moins elles sont satisfaites de leur silhouette et plus elles présentent des troubles du comportement alimentaire.

En France, la fréquence de la maigreur chez les filles de 11-14 ans a été multipliée par 5 en 10 ans : 4,3 % en 2006, en 2015 ce sont 2 adolescentes sur 10 qui sont trop maigres. Cette augmentation est en lien avec le culte de la minceur largement alimenté par les médias et par les réseaux sociaux.

Cette pression de l'image participe à l'augmentation des troubles du comportement alimentaire qui touchent environ 600.000 jeunes en France (dont 40.000 sont anorexiques) et qui sont la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans après les accidents de la route.

Depuis une dizaine d'années la Polynésie n'est pas épargnée par ces maladies et par cette insatisfaction des jeunes filles (mais aussi des garçons) quant à leur poids. Lutter contre l'obésité est un enjeu majeur pour notre Fenua, mais il faut aussi être vigilant face à l'augmentation de la fréquence des troubles du comportement alimentaire et refuser une uniformisation des modèles de beauté.

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