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Anorexie, boulimie, troubles des conduites alimentaires

Si vous êtes très préoccupé(e) par votre poids et votre image, si vous appliquez un régime strict alors que votre IMC est normal, posez vous ces questions:

1. M’arrive-t-il de me faire vomir parce que je me sens mal d’avoir trop mangé ?

2. Ne pas pouvoir contrôler ce que je mange m'angoisse-t-il ?

3. Ai-je récemment perdu du poids ? Plus de 6 kg en 3 mois ?

4. Les autres me trouvent-ils trop mince alors que je pense que je suis gros(se) ?

5. Dirais-je que la nourriture domine ma vie ?

 

En cas de réponse positive à au moins 2 de ces questions, il est fort possible que vous présentiez un trouble du comportement alimentaire.

Il importe de ne pas rester seul(e) face à ces troubles, car ils se résorbent rarement d’eux mêmes.

La prise en charge est multidisciplinaire : psychothérapeute, nutritionniste, médecin généraliste, pédiatre. Adressez vous à l'un de ces professionnel de santé pour faire le point et éviter que ne s'installe un trouble grave du comportement alimentaire.

Femme à sa toilette Toulouse Lautrec

Femme à sa  toilette   Toulouse Lautrec

Anorexie mentale

L'anorexie mentale

C'est le fait de refuser l'alimentation et la prise de poids, associé à un besoin incontôlable de maigrir toujours plus.

Le régime et  la nourriture deviennent la principale préoccupation, ces obsessions prennent le contrôle sur le mode de vie et sur la pensée. On considère actuellement que l'anorexie est une addiction au plaisir de maigrir et de contrôler sa non-consommation d'aliments.

Elle conduit à une perte de poids importante, une dénutrition, un arrêt des règles. A côté de la lutte contre la faim et du refus de manger tous les "aliments qui font grossir", la personne anorexique va avoir recours à une hyperactivité physique, des vomissements, des prises de médicaments.

Les facteurs en cause sont multiples : génétiques, pression de l'environnement ( certains sports, certaines professions, familles attachant trop d'importance à la minceur..), pression de la société (diktat de minceur) et facteurs personnels.

70 % à 80 % des anorexies mentales ont été précédées d'un régime pour maigrir. Les garçons anorexiques sont pour l'instant très minoritaires (15%).

Les conséquences sont sérieuses: 

- physiques : ostéoporose, risques cardiaques, troubles de la fertilité

- psychologiques : anxiété, manque d'estime de soi , dépression...

- sociales : isolement, repli sur soi

 

Le traitement est pluridisciplinaire autour du psychiatre référent.

La prise en charge nutritionnelle est indispensable pour assurer un poids et des apports suffisants et pour faire un travail comportemental. Le cerveau maigrit lui aussi : il faut  le nourrir, recharger les batteries pour pouvoir s'en sortir. 

Les vomissements et la dénutrition peuvent avoir de graves conséquences d'où la nécessité d'un suivi médical et parfois d'une hospitalisation.

Sortir des troubles alimentaires

Boulimie
Compulsions alimentaires
Anorexie atypique

L'anorexie mentale atypique

Le comportement alimentaire n'est pas tout à fait anorexique, on parle de conduite restrictive. Il s'agit de femmes faisant tout pour se maintenir à un poids bas, inférieur à leur poids santé physiologique (leur poids d'équilibre). Elles surveillent donc leur alimentation en permanence, se restreignent et excluent toute matière grasse, aliments gras ou familles d'aliments qui selon leurs croyances font grossir.

Ce poids trop bas perturbe le fonctionnement hormonal : la moitié de ces femmes auront des difficultés à être enceintes. Dans les consultations pour stérilité, environ une femme sur six a ce profil.

L'anorexie post chirurgie bariatrique

5 à 10 % des malades qui ont eu une chirurgie de l'obésité (anneau, gastroplastie, by-pass) présentent au bout de deux ou trois années,  une pensée anorexique très forte : peur de manger, peur de regrossir, anxiété face à l’alimentation. Le suivi nutritionnel après chirurgie vise aussi à prévenir cette évolution défavorable.

La boulimie

Elle se définit par la répétition de crises : ingestion d'une grande quantité d'aliments dans un temps court, sans faim, sans plaisir, accompagné d'un sentiment de perte de contrôle (ne pas pouvoir s'arrêter). Suivent des comportements compensatoires pour ne pas prendre de poids : vomissements, prise de médicaments, jeûne, hyperactivité physique.

Le terme de crise de boulimie est souvent employé à tort pour parler de crises compulsives.

Les personnes souffrant de boulimie éprouvent un fort sentiment de honte, n'osent pas prendre de l'aide.

Les vomissements répétés peuvent conduire à des baisses du potassium sanguin et des problèmes cardiaques (d'où la nécessité de surveiller par bilan sanguin), à des problèmes dentaires et oesophagiens.

Les compulsions alimentaires

Elles correspondent à un besoin irrépressible de manger, sans faim, mais non pas sans plaisir, et au delà du rassasiement. La crise dure peu, les aliments plaisir sont consommés rapidement avec le sentiment de perte de contrôle.

Il ne faut pas les confondre avec la  boulimie (il n'y a pas de besoin de se débarrasser de ce qui a été mangé), ce n'est pas non plus du grignotage (succession de prises alimentaires de petites quantités sur un temps long).

Dans 2/3 des cas ces compulsions  sont apparues suite à un régime. Elles sont la conséquence d'une restriction trop importante qui "lâche". Elles induisent de la culpabilité et souvent une prise de poids. 

On estime que 6 % de la population souffre de compulsion, majoritairement des femmes

Les comportements de purge

Sans vouloir maigrir, certaines  personnes, dès qu’elles ont le sentiment d’avoir trop mangé, se font vomir pour contrôler leur poids. Elles peuvent évoluer vers  une véritable addiction qui les pousse à se faire vomir chaque jour, avec les risques cardiaques que cela fait courir. Un fort sentiment de honte rend difficile pour ces personnes de se faire aider.

Orthorexie

L'orthorexie

C'est l'obsession de manger sainement : alors qu’une personne anorexique ou boulimique présente une obsession alimentaire focalisée sur la quantité, une personne orthorexique se focalise sur la qualité, n'acceptant de manger que  des aliments qu'elle jugera être purs et sains selon ses croyances personnelles.

Angoissée à l'idée de manger de la nourriture qu'elle juge mauvaise, elle met en place des rituels pour sélectionner et préparer ce qu'elle mange, ce qui va envahir sa vie quotidienne (nombre d'heures de préparation) et impacter sa vie sociale.

- Passez-vous plus de 3 heures par jour à penser à votre régime alimentaire ?

- Planifiez-vous vos repas plusieurs jours à l’avance ?

- La valeur nutritionnelle de votre repas est-elle à vos yeux, plus importante que le plaisir de le déguster ?

- La qualité de votre vie s’est-elle dégradée, alors que la qualité de votre nourriture s’est améliorée ?

- Êtes-vous récemment devenu plus exigeant(e) avec vous-même ?

- Votre amour-propre est-il renforcé par votre volonté de manger sain ?

- Avez-vous renoncé à des aliments que vous aimiez au profit d’aliments «sains» ?

- Votre régime alimentaire gêne-t-il vos sorties, vous éloignant de votre famille et de vos amis ?

- Éprouvez-vous un sentiment de culpabilité dès que vous vous écartez de votre régime ?

- Vous sentez-vous en paix avec vous-même et pensez-vous bien vous contrôler lorsque vous mangez sain ?

Si vous avez répondu « oui » à 4 ou 5 des 10 questions ci-dessus, vous avez probablement une attitude trop rigide avec votre alimentation.

Si vous avez répondu « oui » à plus de la moitié des questions, vous êtes peut-être orthorexique. Faites le point avec un professionnel de santé.

Test du Dr Bratman - Source : l'obsession de manger « sain » : un nouveau trouble du comportement alimentaire - F. Le Thai - Cahier Nutrition du Quotidien du Médecin du 25/11/2005

Bigorexie

La bigorexie

Ici ce n'est pas le désir de maigrir qui va affecter le comportement mais le désir obsessionnel de modifier son apparence corporelle par un entrainement physique intense et quotidien. La prise alimentaire va obéir à des règles rigides et souvent il y a consommation de suppléments ou autres produits visant un gain de masse musculaire.

Cette addiction au sport présente donc des répercussions négatives sur l'estime de soi, sur l'humeur et sur la vie sociale plus des risques de blessures sportives. Sur le plan nutritionnel les régimes adoptés sont beaucoup trop riches en protéines et la différence n'est pas toujours faite entre compléments alimentaires et produits dopants. 

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