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Alimentation de l'enfant

La diversification

Les recommandations ont récemment évolué et la diversification peut désormais commencer à 4 mois révolus. Il n'y a plus de calendrier d'introduction des aliments, tous les groupes d’aliments peuvent être introduits et surtout ceux  riches en fer (œuf, viande) et en acides gras polyinsaturés à longue chaîne (œuf, poissons gras).

Il existe une « fenêtre de tolérance »  entre 4 et 6 mois, c'est à dire une période de moindre risque de réaction allergique. Il n’est donc  plus recommandé de retarder l’introduction des aliments les plus allergéniques chez les nourrissons ayant un terrain familial allergique, au contraire une diversification plus précoce ou plus tardive compromettrait les possibilités d’acquisition d’une tolérance allergéniques vis-à-vis des aliments.

 

Repères pour la diversification:

  • L’eau est la seule boisson à proposer aux nourrissons.

  • Un aliment nouveau à la fois, en petite quantité.

  • L’introduction du gluten doit être progressive entre 4 et 7 mois.

  • Ne pas rajouter de sel ou de sucre aux aliments donnés.

  • Proposer une grande variété de légumes. Du fait de la fermentation colique qu’ils occasionnent, éviter de débuter par poivrons, salsifis, choux à feuilles, céleri, petits pois, navets, vert de poireaux et attendre 18 mois pour les légumes secs : lentilles, pois chiches ou haricots secs.

  • Pas de cacahuète avant au moins 2 ou 3 ans en raison de la fréquence des fausses routes avec cet aliment.

  • Œuf possible entre 4 et 6 mois révolus mais peut attendre 7 mois révolus, le jaune et le blanc peuvent être donnés en même temps.

  • Le gluten est à introduire après 4 mois mais avant 7 mois, idéalement quand l’alimentation est encore lactée exclusive.

 

Le lait pour nourrisson ou maternel doit rester le principal produit laitier du nourrisson (500 ml/jour minimum de préparation de suite) donc retarder au maximum son remplacement par yaourts, petits-suisses et fromages. Choisissez des laits de croissance jusqu’à l’âge de 3 ans pour l’apport en fer, mais si des raisons économiques nécessitent le passage au lait de vache, ce ne doit pas être  avant l’âge de 1 an minimum et préférer le lait entier pour son apport en lipides. Les jus végétaux, appelés "laits" végétaux ne conviennent pas aux besoins des jeunes enfants. Des cas de malnutrition grave sont constatés chez des enfants à régime végétalien. 

Les besoins en graisses sont plus importants chez le jeune enfant. Pour assurer les apports en acides gras essentiels 3 biberons de préparation de suite par jour sont nécessaires ainsi que l’adjonction systématique d’huile végétale ou de beurre dans chaque plat. Privilégiez l'huile de colza crue pour sa richesse en oméga 3 , mais variez les matières grasses pour ouvrir la palette de goût de votre bébé: huile d'olive, beurre, crème, lait de coco.

Mon enfant refuse 

certains aliments 

De 0 à 1 an, ne pas ajouter de sel 

Chez les 1 à 3 ans ne pas dépasser 1,25 g de sel par jour (ou 0,5 g de sodium).

Est-il préférable de choisir des petits pots bio pour bébé ?

Mais les  aliments conventionnels pour bébés (petits pots et plats ordinaires) sont, eux aussi, soumis à une réglementation exigeante.

Les colorants, les conservateurs, les édulcorants, les arômes artificiels et les OGM en sont exclus, ainsi que les dérivés bovins. Les viandes utilisées dans les petits pots pour bébé ne comportent pas de morceaux de viande qui pourraient comporter un risque lié à la maladie de la vache folle. Le taux de pesticides dans les fruits et légumes doit également être proche de zéro tout comme le taux de nitrates.

Sur ces aspects, il n'y a donc pas de nécessité à privilégier les petits pots bio.

Selon une étude de l’Efsa réalisée en 2016, 98,1 % des produits destinés aux nourrissons et aux enfants en bas âge respectent les règles et 89,8 % sont exempts de résidus, chiffres comparables aux aliments bio dont 98,7 % sont dans les limites légales et 83,1 % sont exempts de résidus quantifiables. 

Le bio apporte toutefois un plus à d’autres niveaux :

- Certaines  marques bio s’engagent pour une alimentation responsable en faveur de la planète, du bien être animal et d’un commerce équitable.

- Les petits pots bio proposent des saveurs plus originales et une diversité importante de produits.

- Des études comparatives montrent que les aliments bio ont une teneur supérieure en certains nutriments (vitamines, antioxydants…)

 

Tant que bébé se nourrit de plats préparés, les gammes bio n’ont pas d’avantages majeurs sur le plan des contaminants.

Cependant, si vous cuisinez vous même pour bébé, les produits issus de l’agriculture biologique retrouvent tout leur intérêt.

 

L’UFC Que choisir a récemment analysé la teneur résiduelle en pesticides des fruits et légumes et montré que ceux-ci persistaient même après lavage et épluchage (voir l'enquête).

Les produits bio offrent des garanties en termes de respect de l’environnement et de limitation des contaminants dans l’alimentation, ce qui a de quoi rassurer les parents soucieux d’offrir ce qu’il y a de mieux à leurs bébés.

Bio

Qu'st-ce que la néophobie ?

Même si tout n’est pas joué à la fin de la petite enfance, les deux premières années revêtent une grande importance dans le développement des comportements alimentaires chez l’enfant, avec une période charnière au moment de la diversification.

Éduquer les papilles des enfants pour leur permettre d'apprécier une large palette d'aliments n'est pas si simple.

Vers 2 ans apparaît la néophobie, qui est une peur suscitée par les aliments nouveaux, c' est un phénomène banal et universel : comme toutes les espèces omnivores, le petit de l’homme est réticent à ingérer des produits qu’il ne connaît pas. A  l'âge où il porte lui-même les aliments à sa bouche, c’est une façon de se protéger d’une potentielle intoxication. L'enfant devient sélectif et refuse tout aliment inconnu. Il ne s’agit pas de caprice, d’opposition, de refus ou de rejet familial, mais d’une période normale du développement.

L'enfant peut refuser de manger des aliments qu'ils consommait avant car ils lui sont présentés sous une autre forme et c'est la nouveauté qu'il refuse. Beaucoup de parents se trouvent désemparés, et s'il n'a plus faim pour le plat et réclame son dessert, on peut être tenté de le trouver capricieux. Ni chantage, ni conflits ne seront efficaces, au contraire. Dire à l'enfant « Mange pour faire plaisir à papa, pour faire plaisir à maman, pour avoir du gâteau, pour éviter une punition… »  perturbe le rapport que l'enfant va avoir avec les aliments  et risque de déréguler son comportement alimentaire : on le détourne des ressentis normaux qui permettent d'ajuster la prise alimentaire.

Certains enfants, hyperréactifs sur le plan sensoriel, supportent difficilement les odeurs en bouche comme certaines femmes qui pendant la grossesse éprouvent des dégoûts. 

Pionnière dans la recherche sur la psychologie du goût, Nathalie Rigal a contribué à l'étude du développement de ce sens chez l'enfant, des conséquences sur son comportement à table et des attitudes parentales à adopter pour permettre à l'enfant de découvrir le plaisir de manger de tout.

Lire La naissance du goût de Nathalie Rigal édité par la mission Agrobiosciences

légumes

Les astuces  pour faire découvrir aux enfants de nouvelles saveurs :

• Ne vous arrêtez pas au premier rejet, il faut proposer au moins cinq fois le plat pour qu'un enfant change d'avis. Plus on goûte un aliment plus on l’apprécie, le café est chez l'adulte un bon exemple de cet apprentissage.
• Ne le forcez pas à finir son assiette, ce qui ne veut pas dire démissionner : on attend de lui qu'il accepte au moins de goûter à chaque fois qu'on lui représente l'aliment.
• C’est aux parents d’établir le menu, pas de plat spécial pour lui et de temps en temps c'est lui qui propose un menu.
• Présentez l’aliment nouveau sous la même forme pendant plusieurs semaines. 
• N’hésitez pas à assaisonner ses légumes, à apporter la touche de plaisir que sont la crème, le beurre ou le ketchup.
• Impliquez le dans la préparation du repas : cueillette  des tomates cerises dans le jardin, demandez-lui de casser des œufs pour l’omelette, laissez le décorer les assiettes…
• Apprenez-lui à remplacer les « J’aime », « J’aime pas » par « C’est fort », « Ça pique », « C’est mou »… 
• Ne le privez pas de dessert s'il ne veut pas finir son assiette.
• Ne  lui promettez pas une récompense pour qu’il finisse son chou-fleur. Pour lui, c’est bien la preuve que le chou-fleur, « c’est pas bon » ! 
• Prenez vos repas avec lui, il pourra constater que vous appréciez ces aliments.

Conseils

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