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La chirurgie de l'obésité

Le recours à la chirurgie pour maigrir n’est pas anodin et nécessite de s'informer et se préparer. L'opération va changer profondément vos habitudes alimentaires, prenez le temps avant l'opération de comprendre les nouvelles contraintes qui s'imposeront à vous, d'organiser votre vie pour vous y adapter. Les modifications physiques, la perception que vous aurez de votre image, les changements de regard de l’entourage sont des facteurs modifiant en profondeur la vie.

 

La Haute Autorité de Santé (HAS) a défini en 2009 les personnes qui pouvaient envisager cette chirurgie :

  • Patients avec un IMC supérieur à 40 kg/m² ou bien avec un IMC supérieur à 35 kg/m² associé à au moins une pathologie susceptible d’être améliorée après la chirurgie

  • Après échec d’un traitement médical, nutritionnel, diététique et psychothérapeutique bien conduit pendant 6-12 mois

  • Patients bien informés au préalable, ayant bénéficié d’une évaluation et d’une prise en charge préopératoires pluridisciplinaires

  • Patients ayant compris et accepté la nécessité d’un suivi médical et chirurgical à long terme

  • Risque opératoire acceptable.

Après l'opération la perte de poids spectaculaire peut donner un sentiment d’euphorie qui conduit certains à arrêter le suivi médical. Or les enjeux sont importants : il faut maigrir en santé, éviter les carences, faire l'apprentissage d'un nouveau mode de vie à long terme. La réussite réside aussi dans un suivi post opératoire de qualité.

Actuellement avec le recul dont on bénéficie pour évaluer les résultats, il semble que 25 % des personnes opérées reprennent du poids quelques années plus tard.

Avant la chirurgie
Après l'opération

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Avant la chirurgie

Si vous envisagez avoir recours à la chirurgie de l'obésité, après avoir rencontré le chirurgien, vous devrez consulter plusieurs spécialistes. Chacun dans sa spécialité va vérifier que vous ne présentez pas de risque particulier ou de contre-indication à cette chirurgie.

La consultation de nutrition est essentielle pour vous permettre de bien comprendre les contraintes à venir et pour  repérer ce qui dans vos habitudes actuelles doit être travaillé avant l'opération. 

 

Si vous mangez trop vite, si vous manquez d'organisation pour vos repas, si le stress vous fait manger outre mesure, si vous grignotez ou consommez des boissons sucrées, si vous souffrez de compulsions alimentaires  cela vous posera problème une fois opéré ou peut même vous conduire à l'échec. 

 

Après l'évaluation, le nutritionniste peut donc estimer nécessaire pour vous d'atteindre certains objectifs avant l'opération : il peut s'agir de mieux organiser vos repas ou de corriger certains éléments de  votre comportement alimentaire.

Vous serez  également informé des différentes modifications alimentaires à mettre en place après l’intervention.


Les femmes en âge d’avoir une grossesse, doivent consulter leur gynécologue : il est nécessaire d’éviter une grossesse pendant au minimum les 2 ans qui suivent l’intervention. L’obésité peut diminuer la fertilité mais celle ci peut redevenir rapidement normale avec la perte de poids : il faut donc choisir sans attendre une contraception adaptée. Les risques d’une grossesse trop rapide sont majeurs pour le fœtus (carences graves et malformations) et pour la mère (carences, dénutrition, vomissements).

Après l'opération

Vous devrez adopter une alimentation mixée et fractionnée pendant environ un mois et apprendre à vous arrêter de manger dès les premiers signes de rassasiement. SI tout va bien, vous pourrez ensuite manger de tout mais en très petite quantité.

La diminution des quantités ingérées va vous permettre de perdre du poids mais attention, il peut alors être difficile de consommer tous les nutriments dont vous avez besoin pour une santé optimale: vous mangez très peu,  alors il faut manger utile ! 

 

Le suivi  nutritionnel vous aidera à être attentif à vos sensations, à ajuster vos repas pour éviter les carences et la fatigue et vous permettra de  trouver des solutions pratiques aux problèmes que vous rencontrez.

Le suivi médical et des bilans sanguins réguliers sont indispensables pour palier à des carences et pour adapter les éventuels traitements antidiabétiques ou antihypertenseurs que vous preniez.

Il faut aussi surveiller le taux d'acide urique  (risque de crise de goutte) qui peut augmenter du fait de la perte de poids rapide.

N'oubliez pas de prendre les suppléments en vitamines et minéraux qui vous ont été prescrits.

Résultats
Les résultats

Il est difficile de prédire la perte pondérale car elle dépend aussi de critères individuels :

  • plus l'obésité est importante plus le nombre de kilos perdus pourra être élevé. Pour comparer les résultats des différents types d'opération on compare d'ailleurs le % de perte de l'excès de poids. 

  • plus l’obésité est ancienne, plus le tissu adipeux a tendance à résister à la perte de poids 

  • si vous avez fait de nombreux régimes restrictifs, votre organisme a tendance à résister à la perte de poids. 

  • la perte de poids est en moyenne plus rapide quand l'obésité est de type androïde (abdominale) que quand elle est gynoïde (hanches)

 

En fonction des techniques la Haute Autorité de Santé donne ces résultats (en moyenne) :

  • L’anneau fait perdre 40 à 60 % de l’excès de poids ce qui correspond à 20 à 30 kg avec un recul de 10 ans.

  • La sleeve de 45 à 65% ce qui correspond à 25 à 35 kg. Nous avons moins de recul sur les données de cette opération.

  • Le bypass de 70 à 75% ce qui correspond à 35 à 40kg avec un recul de 20 ans.

  • La dérivation bilio-pancréatique de 75 à 80% soit 60 à 65kg avec un recul de 25 ans.

Quelque soit la technique on constate un certain degré de reprise de poids à long terme.

Les études constatent que la reprise pondérale débute lorsque le suivi s’érode avec le temps. Pour que la chirurgie bariatrique soit une réussite sur le long terme, le travail sur le comportement alimentaire est complémentaire et indispensable. Beaucoup  négligent ce  suivi car juste après l'opération, la perte de poids étant enfin au rendez vous, une certaine euphorie donne le sentiment que tout est parfait.

Le registre national établi par la SOFFCO (Société Française de Chirurgie de l’Obésité) rapporte les pertes de poids moyennes pour chaque technique. Il s’agit évidemment de moyennes qui ne peuvent prédire l’évolution individuelle de chaque patient.

Perte de poids en kilos en fonction du type d'intervention (SOFFCO)

 % de perte de l'excès de poids en fonction des techniques (SOFFCO) 

Un patient pesant 130 kg alors que son poids idéal est de 80 kg, a donc un excès de poids de 50 kg. En moyenne une sleeve lui permettra de perdre 30 kg (60 % de 50 kg)

Une autre étude, la SOS study montre l’évolution de la courbe de pourcentage de perte de poids pour chaque type d'intervention avec un recul de 15 ans. La sleeve n’apparaît pas dans cette étude car le recul n'est pas suffisant.

Anneau gastrique

% de perte de poids

Diverses études récentes montre une rémission du diabète de type 2 chez 55 à 95% des patients opérés, avant même un amaigrissement significatif. 

Rémission n’est pas synonyme de guérison : dans l'étude SOS, 72% des patients DT2 opérés étaient en rémission 2 ans après la chirurgie, seulement 36% à 10 ans et 30% à 15 ans.

Cet échappement est plus fréquent lorsque le DT2 est ancien ou s'il y a reprise de poids.

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